Over the rainbow, de Constance Joly

Un livre comme une longue épitaphe, qu'on écrit dans la douleur de l'être perdu. Un livre comme une libération, celle de pouvoir enfin parler, car les mœurs ont changé, et qu'être touché par le SIDA n'est plus aussi honteux 30 ans plus tard. Un livre comme un hommage à celui qu'on a aimé, qui a appris à sa fille à vivre avec tolérance, et qui restera toujours un papa. Un livre qu'on lit d'une traite... On souffre avec elle, on pleure avec elle, on grandit avec elle aussi. Et puis elle atteint un peu trop vite l'âge de perdre son papa.

A lire. Une pépite d'un soir.

Celle qui raconte cette histoire, c'est sa fille, Constance. Le père, c'est Jacques, jeune professeur d'italien passionné, qui aime l'opéra, la littérature et les antiquaires. Ce qu'il trouve en fuyant Nice en 1968 pour se mêler à l'effervescence parisienne, c'est la force d'être enfin lui-même, de se laisser aller à son désir pour les hommes. Il est parmi les premiers à mourir du sida au début des années 1990, elle est l'une des premières enfants à vivre en partie avec un couple d'hommes.Over the Rainbow est le roman d'un amour lointain mais toujours fiévreux, l'amour d'une fille grandie qui saisit de quel bois elle est faite : du bois de la liberté, celle d'être soi contre vents et marées.