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24 juillet 2015

La pierre de tuffeau

Caractéristique de la région de Touraine, nous avons vu moult bâtisses en tuffeau. Les habitations troglodytiques et les caves du château d'Ussé ne sont nés que de l'extraction de cette pierre claire et coupée nette.

Diapositive1

Loge de vigne construite en tuffeau

Il y a 90 millions d'années, la mer occupait la Touraine, c'était une mer chaude dont la profondeur ne dépassait pas les 300 m.

Le plancton constituait la part vivante la plus importante de la mer. Des algues planctoniques, les coccolithophores, étaient très importantes, elles étaient entourées de petites plaques de calcaire : les coccolites.

Quand la matière vivante de l'algue s'est décomposée, les coccolites se sont accumulées pour former une boue crayeuse au fond de la mer que l'on a appellé la mer de craie.

A la fin du Turonien, les dépôts sont plus riches en éléments détritiques provenant de l'érosion du Massif Central et du Massif Armoricain : c'est la formation du tuffeau jaune.

On retrouve de nombreux fossiles dans le tuffeau, le plus souvent des mollusques.

Châteaux, églises, demeures en Touraine sont en tuffeau et représentent un volume étonnant de pierres que les paysans carriers ou perreyeux ont extrait dans des carrières d'extraction ou habitations troglodytiques.

Au fil des années, les carrières d'extraction ont été transformées en champignonières ou en caves à vin car la température y est constante (13-14°C). En moyenne, elles atteignaient 10 km de galerie. Le tuffeau était extrait sur une hauteur de 3 m environ.

Caves

Caves du château d'Ussé, utilisant les anciennes galeries d'extraction du tuffeau (un trou a même été percé pour déverser le raisin qui mûrit sur le coteau au-dessus directement dans le pressoir).

Le carrier commencait par le bas de son bloc. Il creusait une saignée d'environ 40 cm de profondeur au niveau du sol, une autre en hauteur de même profondeur et une saignée verticale à gauche du bloc. Puis, il attaquait "la tranche", entaille verticale de droite.

Dans cette dernière saignée, il enfonçait environ 12 coins de bois espacés de 15 à 25 cm et maintenus entre 2 planchettes : "il maillait le bloc".

Il guettait un craquement qui annonçait la chute de son bloc. Un "banc" pesait en moyenne 1tonne, il fallait faire vite et reculer avant sa chute sur un épais lit de chutes de taille et de poudre de tuffeau étendues pour l'amortir. Il fallait éviter que le bloc ne se brise.

Avec la scie à tuffeau, on en sciait de belles pierres lisses et rectangulaires qui partaient pour les Châteaux de la Loire.

Il arrivait que les pierres soient plongées dans la Loire pour les durcir. Elle étaient trempées plusieurs mois dans l'eau et ensuite exposées au soleil, cela induisait une réaction chimique et formait le "clacin" (l'épiderme du tuffeau).

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